Du côté de la « drums room », le décor de notre séance batterie a été soigneusement planté dans les volets 1, 2, 3, 4 et 5 de mon article sur ce même blog. Coup de baguette magique : revoyons maintenant la scène de l’autre côté de la vitre… depuis la cabine technique.

 

La communication avant tout !

Nous l’avions déjà un peu évoqué, les premiers éléments à favoriser pour ce type de séance sont ceux qui vont faciliter le dialogue. Deux lieux, deux intervenants… pour travailler ensemble efficacement il faut communiquer !

 

Le visuel, tout d’abord : Si vous avez la possibilité de vitrer votre local, faites-le sans hésiter. Une large baie vitrée entre les musiciens et la régie est irremplaçable. Si vous souhaitez que l’isolation phonique soit performante et durable, soignez votre réalisation, cela ne se fait pas sans certaines précautions !

Pour que l’isolation phonique d’un (double) vitrage soit efficace, quelques précautions s’imposent : il faut choisir des verres d’épaisseurs et donc de poids différents, (de préférence le plus lourd côté régie). On doit également éviter qu’ils soient parallèles. L’un des deux verres au moins, doit donc observer un angle minimum de 5 à 10°. Nous poserons ces vitrages sur des joints souples pour éviter qu’ils ne vibrent. La couche d’air qui les sépare doit être déshydratée par des sels dessicants ou du gel de silice pour éviter l’apparition de buée. L’entretien ou le nettoyage intérieur sont simplifiés si l’une des deux vitres est facilement démontable. Eh oui, pas si simple que ça !

Lors de cette session de workshop chez Abbey Road Institute France, on voit bien que la vue panoramique dont nous disposons va faciliter le dialogue. (Ici, mon ami Henri Le Boursicaut, à la fois coach et batteur !)

Si tout comme moi, votre lieu ne permet pas cette configuration ou si tout simplement, vous n’avez pas cette chance, (Seuls, deux de mes spots de prise sont vitrés entre eux, la régie ne l’est pas!), il faudra impérativement installer un système vidéo performant dans les deux directions. En clair, oubliez le WIFI et tous les systèmes hertziens qui induisent de la latence et interdisent les gestes précis comme celui de battre la mesure, par exemple! Un tel système implique également un ratio résolution/taille d’écrans sans compromis. Eh oui, s’ils remplacent une vitre, vous voyez ce que je veux dire ? Moi, je n’ai pas hésité, un magnifique 55 pouces trône au-dessus de ma console! De plus, je peux m’en servir comme 4ème écran d’affichage lorsque je suis en mix. Côté musicien, je me suis contenté d’un TFT plus modeste.

Pour les yeux d’accord… mais comment se parler ?

L’aide visuelle c’est bien, mais ça ne suffit pas ! Il faut également que votre réseau d’ordre soit efficace. Trop loin de vous, trop sensible ou trop peu directif, votre micro talkback reprendra l’ambiance de votre cabine avec votre propre écoute. Vous renverrez un peu de son propre son au batteur pour qui vos demandes seront peu ou pas intelligibles ! Rappelez-vous qu’il évolue lui-même dans un milieu très bruyant ! De son côté, il devra également pouvoir vous parler en utilisant un signal qui domine facilement son instrument à fort rendement. Lui donner un micro voix, peu sensible et posé très près de lui sur un pied perche peut être une très bonne idée! Il bénéficie toutefois d’un avantage énorme sur vous… s’il ne vous entend pas, il peut s’arrêter de jouer !

Vous possédez un micro hyper-directionnel ? Utilisez-le comme micro d’ordre ! Placez-le au plus près de vous, sur un col de cygne ou un pied perche. Vous pourrez en baisser la sensibilité et vous obtiendrez un son moins ambiant, plus précis et éviterez ainsi de reprendre le son de vos propres moniteurs et… de le renvoyer au batteur. Dans le même esprit, un micro « tour de cou » ou micro casque peut parfaitement s’acquitter de cette tâche. Attention aux entraves de câbles, toutefois ! Malgré toutes ces précautions, il est souvent préférable de n’enclencher le talkback que de manière fugitive ! Faites des tests : sondez la zone de confort du musicien.

Le 25 juillet 2017 chez Abbey Road Institute Paris. Workshop band recording. Time lapse du montage de la batterie dans le studio A

https://youtu.be/fNhZ6497FgM