Courrier des lecteurs: Dans les questions que vous me posez souvent, celle-ci semble revenir en boucle : « Oui mais avant de devoir mixer… que faut-il faire à l’enregistrement ? Quelles sont les précautions à prendre à la prise de son ? » Ou… « Ma pièce convient-elle vraiment pour de l’enregistrement et que puis-je faire pour l’améliorer ?»

Un tout nouveau chapitre donc, plus orienté prise de son. Et pourquoi ne pas entamer ce nouveau volet comme on débute un sound-check ? Par la batterie… Allez, c’est parti : Grosse caisse… 3, 4!

Mais alors… justement !… Quelle pièce choisir ?

On ne peut pas évoquer l’enregistrement de la batterie sans parler en premier lieu de la pièce dans laquelle nous allons poser nos micros. Pour sonner, cet instrument encore plus que tout autre peut être, a besoin d’espace et de volume. Du fait des transitoires importantes et du niveau acoustique élevé, les parois trop proches, murs, sol ou plafond, sont directement et automatiquement perceptibles ! Il faut donc privilégier un lieu relativement spacieux et si possible avec une certaine hauteur sous plafond.

Bien sûr, nous sommes ici dans une configuration presque parfaite… ce n’est pas toujours le cas !

L’idéal, en matière de « room », est de disposer d’au moins 3 mètres avant traitement acoustique. Il faut être réaliste, dans un environnement domestique, la chose est plutôt rare!

Me voici en train d’aligner soigneusement mes couples et micros d’ambiance sur tous les axes, lors d’une prise en gros studio. On notera que la hauteur sous plafond dépasse largement les minimas évoqués ! Il s’agit d’un cas de figure idéal qui rend un son puissant et clair mais heureusement, on peut espérer un résultat satisfaisant dans un local plus modeste !

Oui mais alors… est-ce tout de même jouable dans une pièce aux dimensions plus modestes? Dans une pièce de construction récente avec sa hauteur standard de 2m40, que puis-je espérer ? Soyons clair, si votre cabine de prise culmine à 1m80, malheureusement il n’y a pas grand chose à faire car, à moins de jouer à plat ventre sur un set monté à 50 cm du sol… nous sommes en-deça du strict minimum! Si en revanche, vous ne disposez que d’une hauteur d’un peu plus de 2 mètres et qu’il vous manque les 40 ou 60 cm qui libéreraient vos résonances, tout n’est pas perdu et quelques astuces peuvent vous tirer d’affaire. Les diffuseurs et autres systèmes de diffraction permettent de simuler une hauteur légèrement supérieure à la réalité en dispersant l’énergie et en évitant le retour immédiat et direct des réflexions. Je garde un excellent souvenir de la mise en œuvre du plafond de diffraction de Christian Malcurt dans le studio 1 de Plus XXX. Cette pièce sonnait merveilleusement bien malgré cette limite physique normalement très contraignante !

Dans ce cliché « retrouvé » de la configuration originale du studio 1 de Plus XXX, on observe les astucieux diffuseurs que Christian Malcurt avait conçus afin de disperser l’énergie des premières réflexions. L’inclinaison variée des « soucoupes » qui ferment les cylindres du plafond, démontre l’aspect multi directionnel du dispositif qui nous faisait facilement gagner 30 à 50 cm d’impression auditive!

Lors de notre prochain rendez-vous, je vous emmène dans un sympathique studio du sud de l’Ile de France !!

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