J’avais très envie d’ouvrir un petit dossier sur le sujet depuis longtemps ! Comme il s’agit également d’une de vos questions récurrentes… j’ai décidé de m’y mettre. Bien sûr, aussi complet soient‐ils, ces petits articles à répétition ne remplaceront pas l’expérience et les années de pratique qui sont nécessaires à une bonne maîtrise du mixage mais ils devraient quand même vous apporter de véritables réponses face aux cas particuliers que vous aller rencontrer !

Tout d’abord, curieusement, pour que les ingrédients d’un arrangement sonnent comme un ensemble, chacun demande à être approché avec ses spécificités propres. Voici donc un petit recueil de trucs et astuces qui vont vous aider à contourner quelques difficultés fréquentes et… mieux encore, à valoriser vos pistes. Passons la revue…

Principes actifs

Il existe potentiellement des dizaines de bons mixes possibles d’un même titre. « Votre » vision doit convaincre et répondre à certains critères objectifs. Si tous vos instruments tendent vers une stéréo maximum et un spectre hyper large, vous allez devoir gérer des conflits ! Or le mixage est l’art de cohabitation et de la complémentarité des pistes. Rien de plus fatiguant qu’un morceau dont les éléments se battent entre eux pour être entendus !

Essayons de définir les 10 points d’appui principaux d’un mixage réussi

  1. Bien évaluer sa session

Le mixeur expérimenté saura détecter les éléments compliquant ou interdisant le mélange. Ayant vous‐même composé, arrangé et exécuté les prises, il semble plus difficile de prendre du recul. Veillez aux qualités musicales de vos pistes: mise en place, harmonies et justesse! S’il le faut, prenez des avis, (pas ceux des gens qui vous aiment et qui seront trop indulgents, c’est agréable mais ça ne sert à rien !) et voyez s’ils se recoupent. Ecoutez vos pistes 2 par 2 et essayez de détecter les conflits ! C’est souvent par paires qu’ils ressortent !

  1. Bien préparer ses pistes

La préparation des pistes est essentielle. Ne vous lancez pas dans les compressions triggées en side‐chain avec un filtre et un chorus sur la rythmique si vos pistes sont sales, encombrées, si les régions cliquent lorsqu’elles se joignent. Commencez par faire le ménage! J’avais fait un petit article que voici, sur la question !  https://monhomestudio.com/2014/06/organiser-sa-session-de-mixage-part-1/

  1. Restez simple

Votre séance doit débuter simplement. Inutile de commencer avec trois plugs d’émulations à lampes par piste. Gardez l’image mentale du cheminement du signal. Plus il y a de robinets… plus ça fuit ! Il est curieux d’observer que les trois quarts des débutants sur-processent leur mix, jamais l’inverse !

  1. Respectez la cohérence de l’espace sonore

Comme en peinture, deux familles se détachent. En restant figuratif vous devez reconstituer un espace plausible avec des instruments placés dans les trois dimensions. Peu de réverbes différentes, bien choisies elles reconstituent l’espace et soudent les éléments entre eux.

Si au contraire, vous fabriquez votre panorama, (électro, dub, hip‐hop, etc.) Tout est permis, et seule l’esthétique que vous proposez compte.

  1. Cernez bien le spectre de chaque élément

Efforcez‐vous d’assigner un rôle à chacun. L’infra‐grave d’une guitare rythmique jouée sur 4 cordes au milieu du manche ne sert à rien. Délimitez le « range » utile de chacun et travaillez son timbre.

  1. Ne condamnez pas trop tôt et trop fort la dynamique des instruments

Dans les musiques acoustiques, ne la transformez pas trop. Un bon musicien la gère assez bien et reste musical sur ce plan ! Un compresseur réglé « au chausse-pied » ne laisse plus rien passer !

  1. Ne perdez pas la lisibilité et la portabilité de vue

Si votre mix ne sonne que chez vous… c’est raté! Faute d’une écoute parfaite, écoutez partout et faites écouter à d’autres. Les défauts récurrents ressortiront et tirez‐en des enseignements sur votre propre écoute! N’oubliez pas de ménager vos oreilles avec un niveau raisonnable, vous mixerez plus longtemps et mieux !

  1. Dosez soigneusement votre lead

Intégrez bien votre voix ou votre instrument soliste. S’il semble habiter une autre planète, s’il ne se mélange pas à l’arrangement il ne sera pas valorisé!

  1. N’écrasez pas le niveau du mix

Ne gâchez pas votre dynamique en écrasant votre mix avec un plug de finalisation. Laissez‐le respirer! Le niveau perçu vous trompe! Baissez son gain de sortie à l’égal du signal non traité. Comparez avec et sans: alors? Tout ça pour un peu plus de niveau?

  1. Sauf exception, laissez le mastering aux pros

Même si vous masterisez vous‐même, faites‐le en deux temps. Les approches sont différentes. Un ténor du mastering me disait il y a peu: «Essayer de masteriser son propre mixage revient à essayer de se faire soi‐même une coupe de cheveux.» L’image parle d’elle‐même! Si vous le pouvez, confiez votre mastering à un pro

Premier volet à venir… la batterie