Voir plus pour mieux entendre
Ne vous êtes-vous jamais dit que rien ne ressemble plus à une fenêtre de logiciel audio qu’un… score d’orchestre ? Vous savez cette immense partition qui se lit aussi bien verticalement qu’horizontalement et dont le chef d’orchestre a besoin pour se repérer dans l’oeuvre puisqu’elle reprend l’ensemble des instruments dans un déroulement chronologique !
Que penseriez-vous d’une telle partition dans laquelle les lignes mélodiques, les bois par exemple, se trouveraient situées sous les percussions ou les contrebasses ? Les pupitres de cordes disséminés aux quatre points cardinaux et où les repères temporels ne seraient pas clairement établis ? Euh… où est-ce qu’on reprend le refrain, déjà ? Non, la matière que vous allez traiter doit vous apparaître clairement, structurée, et doit être compréhensible sans effort. Si votre écran est petit, il faut qu’en un clic vous soyez à même de déployer ou replier les pistes d’une même famille.
Leur visualisation d’ensemble suffit à vous situer dans le défilement du projet mais vous devez également pouvoir aller chercher les détails d’une mesure de caisse claire si vous en avez besoin ! Pensez donc à enregistrer des niveaux de zoom accessibles afin de « switcher » très rapidement d’une vue d’ensemble à une piste unique, par exemple.
Si vos écrans sont larges et multiples, offrez-vous le luxe de garder votre console virtuelle ouverte alors que l’arrangement défile bien sagement sur une autre page. Encore mieux, si quelques plug-ins majeurs restent visibles vous pourrez les ajuster à tout moment… Les réglages d’une reverb principale seront ainsi optimisés facilement alors que le mix progresse. Si l’ensemble des logiciels audio ont aujourd’hui beaucoup progressé, tous ne se valent pas en termes de visibilité et d’ergonomie. En revanche, si votre choix s’est porté depuis un certain temps sur l’un d’entre eux, vous vous serez probablement familiarisé avec ses qualités et ses défauts. Vous les aurez peut-être reconnus sur les écrans des vidéos associées à cet article, Samplitude et son grand frère Sequoia sont les logiciels que j’utilise habituellement. Nous reviendrons sur les nombreuses qualités de ces audio-sequencers méconnus en France mais je peux déjà vous dire qu’en termes d’affichage entre autres, ils sont incroyablement novateurs.
Le fait de pouvoir afficher une piste stéréo (figure 1) sous forme d’une somme graphique – comme une piste mono – vous fait gagner… deux fois plus de place (figure 2).
Fig 1 Affichage traditionnel Stéréo complète
fig 2 Formes d’onde en somme graphique mono. 2 fois plus d’informations!
Le fait de ne visualiser que la partie haute de la courbe presque symétrique… encore deux fois plus ! (figure 3)
fig 3 Demi-formes d’ondes et somme mono. 4 fois plus de densité d’affichage!
Vous voici donc, à résolution égale avec… quatre fois plus d’informations graphiques que dans un affichage traditionnel.
Ajoutez à cela l’indication spectrale que donnent les « comparisonic colors » (figure 4) – segments de durée variable qui fournissent une indication sur le contenu spectral d’un son, plus c’est sombre, plus c’est grave et inversement… – et vous voilà capables de « dérusher » les applaudissements d’un enregistrement live de deux heures en 3 minutes… inégalable et addictif!
Fig 4 Comparisonic Colors
Pour ceux qui ne « s’y feraient pas », sur la version actuelle, la 13e du nom, on peut basculer, d’une simple touche, entre quatre modes d’affichages entièrement paramétrables !
Lors de notre prochain rendez-vous, nous parlerons du contenu du projet lui-même…