Portrait Tete from KR

Bien maitriser l’égalisation des ingrédients de votre mixage est évidemment primordial. Cette EQ intervient en deux temps : Elle doit tout d’abord débarrasser les sources de tous les registres parasites qui accompagnent quelquefois, (souvent), la prise de son alors que, dans un deuxième temps, elle s’efforcera de renforcer et de valoriser la fonction du son dans l’arrangement sans dénaturer le timbre de l’instrument. Nous distinguerons donc deux types d’égalisations: la correction et le nettoyage d’une part, l’embellissement et la valorisation, de l’autre.
Aujourd’hui, nous allons tout d’abord nous intéresser aux outils disponibles et les comparer dans leur ergonomie et leur destination.

Nos ancêtres…
Durant de nombreuses années, les correcteurs de consoles sont restés basiques mais souvent bien conçus et très équilibrés.

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A l’origine, au début des années 70, ce module préampli EQ appartenait à la console 8014 de la marque. Tellement musical, équilibré et valorisant pour les célèbres larges diaphragmes d’outre Rhin, il est, aujourd’hui encore, considéré comme un must et la célèbre semi-paramétrique medium qu’il comporte reste sans équivalent.

Peu de possibilités, mais… les bonnes !

Il faut bien reconnaitre qu’à l’époque, le soin apporté à la prise de son était tel que le choix de micros, leur disposition et les distances « sources-capteurs » observées dispensaient presque de toute correction. Un bon coupe-bas suffisait les trois quarts du temps. Je garde un souvenir ému de mes premières séances d’orchestre où mes « grands frères », ingénieurs du son confirmés, me voyant corriger m’expliquaient qu’une EQ enclenchée sur la console révélait bien souvent un mauvais choix de micro ou un défaut de placement. Sorti de son contexte, un tel raisonnement paraît aujourd’hui bien radical mais il faut bien reconnaitre qu’un piano, un pupitre de cordes peu ou pas corrigés se mélangent infiniment mieux au reste de l’arrangement. L’intégrité de leur spectre est préservée et tout sonne beaucoup plus naturellement, sans forcer !

Puis vint la musique dite « produite ».
Etape suivante de mon parcours ; quelques années plus tard, j’ai été confronté à des ingénieurs qui façonnaient le son peu naturel des prises en « close-miking » avec des gains (positifs ou négatifs) titanesques… « C’est gradué jusqu’à + ou – 15dB? Non ? Faut que ça serve! » Disaient-ils ! Ceux-là aussi, avaient raison ! Ils ne le faisaient simplement pas sur les mêmes sources ni dans les mêmes contextes. Les correcteurs embarqués sur les consoles avaient également beaucoup évolué !