Portrait Tete from KRAprès interruption pour cause d’emménagement à Abbey Road Paris, je souhaitais reprendre mes petits articles sur le mastering… Les anglo-saxons parlent de workflow pour décrire la succession des différentes étapes d’un processus de travail. Aujourd’hui nous examinons la première partie des points clefs d’un workflow de mastering.

Phase 1 : la préparation et le nettoyage (Phase 1)

Mastering 7 Phase 1

Tout d’abord, lorsque vous recevez les fichiers de mix, ou que vous décrétez que l’étape de mixage est terminée, il vous faut conditionner l’audio afin qu’il soit le plus « travaillable » possible. Les fichiers doivent tout d’abord être soigneusement écoutés dans leur intégralité afin d’en enlever tous les défauts techniques, clicks, drop-out, distorsions légères et ponctuelles. Un conseil précieux? Cette phase est purement technique, alors… n’hésitez pas à déléguer! Pour ma part, je demande à l’un de mes collaborateurs d’effectuer cette écoute méticuleuse au casque. Afin de ne rien laisser passer, elle doit s’accompagner d’une aide visuelle complète: spectre, image stéréo, niveaux, profondeur de quantification, etc… Si ce passage de relai permet une répartition de la charge de travail, il me sert avant tout à éviter toute lassitude, toute érosion inutile ! Lors de la finalisation d’un titre, il faut toujours considérer le temps comme un ennemi qui vous habitue aux défauts et qualités du mixage en vous faisant perdre votre objectivité et votre motivation. Plus que jamais, efforcez vous de rester le plus « neuf » possible au moment d’un mastering en vous situant au plus près de la position de l’auditeur final et de sa première écoute. S’il faut encore le rappeler, il est largement préférable de ne pas avoir été le mixeur du projet ! Cette phase de détection s’accompagne d’ailleurs toujours d’un debriefing entre nous. Si le titre présente des défauts importants ou même rédhibitoires, c’est le moment : il faut savoir renvoyer la copie d’où elle vient ou, au minimum, signaler ces problèmes à votre client ou au mixeur sachant qu’elle limitera forcément votre champ d’action et donc votre résultat.

Je demande ensuite à ce même assistant, de convertir le titre dans un standard plus élevé : 32 bit float et 88,2 KHz afin que les process suivants bénéficient de la plus haute résolution possible. C’est important! Beaucoup d’entre vous se diront qu’il peut paraître inutile « d’oversampler » une matière qui n’a pas été captée en haute résolution. Dans de tels cas, j’aime faire l’analogie avec l’image! Prenez un cliché d’une résolution 720p et portez le à 1080. Si vous utilisez un logiciel comme Adobe-Photoshop ou autre qui utilise un sur-échantillonnage bi-cubique, vous verrez aisément qu’en zoomant sur votre résultat, le lissage est bien plus fin et surtout… tous les process que vous appliquerez à partir de ce moment là, travailleront dans cette nouvelle résolution.  Enfin, si le fichier en contient, c’est le moment d’enlever le DC offset qui peut altérer et compromettre sérieusement son traitement (F1)

DC Offset