Poursuivons notre parcours dans les EQ
De nos jours :
Les consoles actuelles se sont presque toutes alignées sur la norme d’un paramétrique à 4 bandes, complété par un filtre coupe bas ajustable et quelquefois même, son complément, le passe-bas. Cette combinaison est populaire car puissante et très flexible. Elle reste suffisante pour des manipulations courantes dans les 9/10èmes des cas rencontrés.
Les outils logiciels
Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à donner facilement l’avantage au numérique sur l’analogique… n’est-ce pas ? Eh bien, pour une fois et dans certaines catégories, les plug-ins et les EQ numériques embarquées, (Weiss, TC), affichent une véritable supériorité sur leurs homologues analogiques. Grâce à des pentes inaccessibles à l’analogique, par exemple, ils autorisent des coupes chirurgicales dans des fréquences indésirables sans même altérer les timbres! Ils permettent même souvent l’écoute exclusive (Solo band) des plages corrigées, et autorisent la compensation de phase en offrant des fenêtres de visualisation dont il devient très vite difficile de se passer!
descriptif et schéma de la compensation de phase
Il est assez facile de comprendre que dans un filtre analogique, si vous traitez un point très ponctuel du signal, d’une manière importante, le temps de traitement de cette partie du signal viendra perturber la phase globale de ce signal (rappelons-nous : la phase est liée au temps) On dira que le signal global a subi une distorsion de phase. Peu audible et même quelquefois élégante sur de grosses machines, elle est rarement souhaitée sur de multiples corrections de nettoyage d’un signal. Plus le signal est complexe, plus on évite la distorsion de phase. De fait, les outils dits « phase linear » sont souvent employés en mastering.
Le procédé de principal d’un traitement d’un signal numérique, le FFT, permet, en échange d’un peu plus de ressources de calcul et d’un petit supplément de latence, de recaler ce signal, et tous ceux de votre projets, sur la partie la plus consommatrice du process. Le traitement « phase linear » conservera donc l’intégrité du signal traité. En rouge, la courbe de correction demandée, (j’avoue humblement avoir forcé la dose !), En vert, la linéarité de la phase. Les deux premiers modes A « Normal » et B « Sur-échantillonage » ne solutionnent pas ce problème. Leurs traitements n’imposent que 16 samples de latence, alors que C « Phase linéaire » rétabli la linéarité de cette phase et consomme plus de 1000 fois plus de latence (16384 samples)
Aide visuelle des plugs de traitement
Sur ces deux schémas, la description spectrale du son est très claire et permet, sans tâtonner, de ce diriger immédiatement cers une zone « à problème », un extrême grave trop fourni, etc… lorsque l’œil vient au secours de l’oreille !
Quel extraordinaire confort que de pouvoir détecter immédiatement les points sensibles d’un spectre et de « cibler juste », sans tâtonner, grâce au concours de l’œil! On l’aura compris, ces modules logiciels sont imbattables pour nettoyer une source.
Bien sûr, dans une autre catégorie, il faut rendre justice aux incroyables progrès informatiques qui permettent à de nombreux plug-in d »approcher toujours un peu plus des ténors qu’ils émulent. Le sur-échantillonnage est notamment déterminant car leur finesse de traitement s’en trouve augmentée. Cependant, j’ai le privilège de posséder certains des originaux concernés et… il reste encore un peu de chemin à faire ! On se traite assez facilement de fainéant, lorsqu’on branche les machines « en dur »!!
Les indémodables
S’ils sont beaucoup moins précis, un « Massive Passive » Manley, une GML, un Avalon ou un Pultec caractérisent plus que jamais un beau rack de studio. Ce sont pourtant des machines analogiques dont la conception ne date pas d’hier ! Oui mais voilà ! les défauts de ces nobles électroniques en font également … les qualités. Les schémas très justement étudiés, les composants sans compromis, la qualité de fabrication donnent une réelle valeur ajoutée à ces égaliseurs d’exceptions qui arrivent même à redonner de la matière à des sons éteints. On devinera aisément qu’ils excellent dans les tâches d’embellissement auxquelles ont les réserve habituellement.
Vous l’avez compris, nous aborderons la méthode d’utilisation de ces beaux outils dés nos prochains rendez-vous !