Bien entendu c’est surtout sous l’angle des outils numériques que nous allons aborder les techniques de mastering. Première raison, elle paraît évidente : peu d’entre vous disposent des budgets nécessaires à l’acquisition des machines analogiques « de course » dédiées au mastering. Par ailleurs, l’extrême souplesse du « tout numérique » n’est plus à démontrer et de nombreux plug-in simples et efficaces, peut être une bonne partie de ceux que vous utilisez déjà d’ailleurs, restent utilisables et tout à fait abordables !

In the box

Les récentes avancées des logiciels et modules d’émulation analogique sont spectaculaires. Aujourd’hui certains plugs se rapprochent franchement de leurs équivalents électroniques, avec quelques atouts majeurs à la clef ! Commençons par le rappel instantané des réglages et presets dés l’ouverture de votre projet. Cet aspect est devenu tellement important, que nombre de machines analogiques de nouvelle génération comme le C-Buss, (ou numériques déportées, tel le System 6000), s’ingénient désormais à fabriquer des plug-ins de commande qui peuvent s’insérer dans votre Daw favorite afin de pouvoir intégrer leurs réglages à votre session. D’autres sont tellement sûres de leur fait, comme l’Eosis Air EQ, qu’elles dédient une interface hard motorisée à leur plug-in !

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Pour terminer ce plaidoyer en faveur du « tout intégré », l’absolue fiabilité du système, l’absence de câblage, de patch ou même de toute préoccupation de vieillissement, (et donc de maintenance), des différents modules, constituent un autre argument de poids. Il reste tout de même encore un léger écart entre hard et soft qui justifie parfois l’usage des « grosses machines qui chauffent »… Nous ne pouvons pas ignorer les ténors analogiques ! Je dois le reconnaitre, je fais partie des irréductibles et je m’efforce donc de prendre le meilleur des deux mondes ; il est rare que je me passe de la matière ajoutée par mon Massive Passive, mon Avalon 2055, mon Neve 33609, mon filtre Pultec ou mes quelques autres « boites magiques »! C’est dans ce domaine des textures, lorsque le son est un peu épuisé, vide, qu’il manque de matière que leur apport fait la différence! Un EQ, un compresseur, un ajout d’harmoniques ou même une sommation analogique seront seuls à pouvoir redonner vie à certains mixages en « bout de course »!

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Inventaire

Faut-il opter pour une plateforme Mac ou PC ? Si la question s’est longtemps posée, elle est aujourd’hui dépassée. Si mon choix logiciel (Sequoia/Samplitude) d’il y a 15 ans m’a fait migrer du mode Mac pour aller vers le PC, (phénomène rarissime et passible de haute trahison, à l’époque !), je reste convaincu que de merveilleux outils existent sur les deux plateformes. En revanche, il reste primordial que votre choix soit adapté aux exigences particulières du mastering ! Un exemple ? Là où un ordinateur de mixage peut rester assez basique, la station dédiée au mastering devra proposer une qualité de conversion de tout premier ordre. L’horloge qui asservit l’ensemble du système doit donc être choisie et mise en œuvre avec le plus grand soin. Que ce soit au stade A/D, (acquisition d’un support analogique), ou D/A pour les besoins de l’écoute, aucun compromis de conversion ne peut être toléré. Certains ingénieurs de mastering utilisent même quelquefois plusieurs possibilités de conversion en parallèle afin de choisir la plus satisfaisante d’entre elles dans chaque contexte ! Autre point crucial, es options de mesures et de références visuelles doivent être présentes, bien choisies et exemptes de tout soupçon !

S’il y a quelques années encore, des systèmes stéréo s’avéraient suffisants pour cette étape, ce n’est clairement plus le cas aujourd’hui ! Le mastering par stems, les comparaisons entre versions, rendent l’option multipiste indispensable. La cohabitation des standards de fichiers, (résolution, quantification, conversion à la volée) sont également obligatoires. On imagine mal les pertes de temps occasionnées par le besoin soudain de conversion d’un fichier mp3 d’exemple que vous fournirait votre client, (et nous verrons bientôt à quel point cela est souhaitable !) L’ergonomie de votre soft, enfin doit être adaptée avec un affichage de « waveformes » paramétrable et flexible, permettre des « modes solo » qui vous permettent de comparer, d’isoler et de contrôler à volonté. Heureusement, les mesures instantanées et pondérées se généralisent sur les versions récentes de presque tous les softs ; il faut savoir qu’elles n’atteignent pas la précision et la rigueur de certains add-ons qui en on fait une spécialité comme « Pinguin », « Izotope », « Flux » ou les suites « tout intégré » de Magix

Fig Mesure

To be continued…