Après avoir survolé les compressions stéréo, en série et parallèle, parlons de la compression m/s. Mais qu’est-ce qu’un signal m/s ? Tout d’abord, il faut savoir que l’on peut décomposer un signal stéréo autrement qu’en L et R, (gauche et droite). A la manière des gros compresseurs de gravure d’autrefois, (le fameux Fairchild 670 n’était pas autre chose!), on peut matricer L+R pour constituer la somme mono (M pour Mid) et L-R (S pour Side), pour obtenir les seules informations de largeur stéréo.

Le couple M/S

On peut même fabriquer un couple M/S avec des micros complètement dépareillés. Il suffit que vous ayez un bon micro bi-directionnel et un autre cardioïde ! Quoi ? Un AKG C414 et un KM184 peuvent former un couple ? Oui, oui ! Puisque l’un sera chargé de capter l’amplitude du champ stéréo alors que l’autre se chargera du signal purement mono. Il suffit que ces deux capteurs aient des sensibilités un peu comparables et « l’affaire est dans le sac » !

 

Le traitement en m/s

S’il est de plus en plus courant de trouver directement l’option M/S en plus du traitement stéréo gauche-droite traditionnel sur les plugs et même les équipements hardware, il est toujours possible de fabriquer manuellement cette matrice en créant deux bus mono. On pourra ainsi tirer partie de deux compresseurs mono qui ne sont pas appairables. Le principe est simple : le premier bus (M= L+R), recevra la somme des canaux gauche et droit au même niveau, (en ayant pris soin de baisser un peu les sources pour conserver du headroom et ne pas saturer), alors que le deuxième (S=L-R) recevra la même somme au même niveau mais en ayant pris soins d’inverser la phase du canal droit.

 

 Il est ainsi facile d’appliquer des réglages très différents à chacun d’entre eux avant de dématricer le résultat pour recomposer les canaux L et R. En dehors de sa grande flexibilité, (il est par exemple très facile de faire ressortir une voix, de traiter une grosse caisse ou une basse mono dans le grave, de de tenir une réverbération stéréo ou de calmer des cymbales très latérales !), cette technique offre par ailleurs une très grande stabilité de l’image stéréo.

Origines de la décomposition m/s du signal

Afin de préserver la compatibilité de lecture des premiers microsillons mono, la gravure s’effectuait dans 2 directions : Sur la partie latérale du sillon, on trouvait la somme des signaux gauche et droit (composante mono), alors que la profondeur (Vertical) représentait la différence des deux signaux (composante stéréo).

 

Ce système permettait ainsi une compatibilité totale: une platine stéréo pouvait lire la seule somme d’un vinyle mono et une platine mono pouvait elle aussi « jouer » un disque séréo, (en mono, bien sûr)