Portrait Tete from KR

L’air, le debreathing

L’air… c’est la vie, dit-on! Oui mais trop de respirations bruyantes dans une piste voix souvent destinée à être compressée, c’est toxique! Compressée, elle le sera au stade de la voix, du mix et du mastering!… Et comme elle domine l’équilibre logique d’un titre vocal, c’est elle qui recevra le process le plus lourd! Donc… premier conseil, soyez vigilant sur « ce qu’il doit rester » des respirations.

Il est très important de gérer leurs niveaux et leurs couleurs. Surestimées et un peu « épaisses », elles deviendront vite encombrantes avec les étages successifs de compression et à l’inverse, lorsqu’elles sont absentes ou franchement sous dosées, la voix perd en naturel. Bien sûr, quelques plug-in bien pensés peuvent vous faciliter la tâche.

le Debreather de Waves.

debreath

Cet outil étonnant est très performant. Un peu à l’image d’un « super noise gate » il possède un seuil de déclenchement pour le signal principal mais aussi un réglage de seuil de détection des respirations. Il permet les ajustements d’enveloppe, d’atténuation, d’écoute solo du signal traité… Bref « presque aussi bien » qu’à la main! N’hésitez pas à en automatiser le seuil en solo pour qu’un écart dynamique ne vienne pas malencontreusement gommer une syllabe!

Pour ma part, j’isole souvent les respirations sur une piste séparée afin d’avoir accès à leur volume d’ensemble. Je pourrai ainsi les alléger en graves, les automatiser ou même les exclure d’un traitement dynamique destiné à la voix. Par ailleurs, il est souvent nécessaire d’écouter le résultat final des respirations de la piste de compilation. En ayant modifié les intentions, en ayant assemblé des prises dont les pauses n’étaient pas forcément identiques, il est fort possible que nous ayons créé des doubles respirations ou que nous en ayons écourté ou allongé certaines. Faute de les avoir écoutées à fort volume, en solo, vous pouvez laisser passer des choses assez « étranges » ; soyez attentifs ! Certains artistes tapent du pied, de nombreuses climatisations fabriquent des fonds sonores omniprésents : n’hésitez donc pas à exagérer temporairement la compression et le niveau de votre « bus voix » d’écoute : vous caricaturerez un peu les problèmes et ils vous sauteront aux oreilles. Lorsque vous reviendrez à de plus justes proportions, vous aurez installé une marge dynamique confortable et plus aucun parasite ne viendra sérieusement concurrencer votre lead qui n’aura pas perdu vie pour autant.

A l’inverse, le silence numérique dans un environnement naturel est un ennemi redoutable. Il m’arrive souvent de capter le fond sonore résiduel – très léger, bien sûr – afin de le réinsérer dans un endroit trop silencieux !