Nous sommes toujours dans le domaine vocal et après avoir réglé les excès de Plosives, nous devons gérer ses « S » qui n’en finiSSent pas de Siffler dans noS oreilles!
Les sifflantes (sibillances en anglais), sont des défauts exclusifs des voix, (nous le verrons un peu plus tard, les dé-esseurs s’avèrent être des outils bien plus polyvalents qu il n y paraît). Le problème est induit par nombre de techniques actuelles de production, notamment celle du close-miking. Prendre le son en extrême proximité induit des effets de loupe, de grossissement de certains défauts. lorsque un artiste lyrique se tient à 80 cm ou 1m du micro, il n’est pas confronté à ce petit sifflement d’air! A 15 ou 20 cm de distance, sur une voix bien compressée issue d’un statique à large membrane, en revanche… Deux facteurs viennent s’ajouter à cela. Les micros que nous employons sont habituellement recherchés pour leur présence dans le registre aigu et ensuite, ce fameux placement horizontal traditionnel, faisant face à l’artiste, n’arrange pas les choses!
Habituellement ciblés un peu au-dessus de 6KHz, l’excès de « S » se traduit par une véritable dureté et surtout… une fâcheuse tendance à accrocher les réverbes. Les sifflantes constituent donc un problème récurrent et… lorsque vous produisez une voix, il faut obligatoirement vous y attaquer d’une manière ou d’une autre!
Bien entendu, la plus simple manière de régler le problème est de baisser ponctuellement le niveau des plages concernées. Il reste possible de le faire par automation en prenant soigneusement le temps de sélectionner chaque spot et d’y revenir le cas échéant jusqu’à complète satisfaction… Long et fastidieux mais… efficace puisque vous choisirez sur mesure l’enveloppe et l’ampleur de votre atténuation!
Grâce aux « Comparisonics Colors » que Sequoia/Samplitude affiche, il devient très facile de localiser des plages de fréquences particulières. Les sifflantes sont repérées à la « vitesse de la lumière »
Qu’est-ce qu’un dé-esseur? Quel est l’outil miracle qui va se charger de cette tâche rebutante à notre place? Dans un premier cas de figure, le dé-esseur est en fait un compresseur disposant d’un EQ en side-chain. Le réglage est spécialisé dans les registres qui nous intéressent. L’avantage du compresseur est qu’il va agir en proportion des intensités rencontrées… Un « S » long et fort sera traité de manière plus radicale qu’un passage plus léger ou moins long.
1er cas de figure: Le dé-esseur large bande.
L’EQ Sidechain du dé-esseur est généralement constituée d’un filtre passe-haut à 4KHz qui rend le compresseur insensible en dessous de cette fréquence. Lorsque le seuil est atteint, le compresseur agit sur la totalité du spectre. On parle d’un dé-esseur en mode side-chain ou absolute. Bien sûr le ciblage des précis fréquences rencontrées reste possible.
La deuxième famille de déesseur ne traite que la bande détectée. Elle agit un peu comme une portion de compresseur multi-bandes.
Dans ce cas de figure, on peut être un peu plus intrusif qu’en large bande. La limite réside dans le fait qu’un excès de ce traitement transforme les « S » en « F » et pose un affreux cheveu sur la langue de celui qui parle ou chante… Les plug-in de dé-essing proposent souvent les deux modes de traitement. Dans ce cas précis, on évoque alors les modes « split » ou « relative » ou encore « multi-bandes »
Lors de notre prochain rendez-vous, nous recenserons quelques outils réservés à cette tâche!