La pièce

Comme promis, nous voici transportés d’un coup de baguette magique dans le studio d’un ami, Jean-Marc.

Il a élu domicile dans le voisinage de Fontainebleau et nous accueille généreusement pour un petit workshop autour de l’enregistrement de la batterie!

Sans avoir bénéficié d’une véritable étude, la cabine de Jean-Marc possède certaines qualités sur le plan acoustique et l’alternance de matériaux et de formes géométriques au plafond va nous aider efficacement! Bien sûr, la situation pourrait être encore améliorée par l’adjonction de diffuseurs calculés mais la présence de petites surfaces recouvertes de mousse et de poutres apparentes en bois constitue déjà une configuration favorable

Ce cliché souligne le peu d’espace qui reste entre le couple d’over-head et le plafond. Deux éléments vont pourtant aider à sauver la situation : L’alternance de poutres en bois et de surfaces planes jouera un rôle de diffuseur naturel en offrant des taux d’absorption différents et surtout des formes géométriques et orientations qui dispersent l’énergie. J’ai conseillé à Jean-Marc de prévoir quelques diffuseurs de Schroeder qui permettent de transformer un écho franc en réverbération sans perte de brillance. Le deuxième élément prépondérant est le mur de pierre qui se tient juste derrière le batteur. Majoritairement réfléchissant, avec quelques irrégularités de surface, il donnera un peu de durée à notre batterie. Dans ce type de situations, l’erreur communément répandue consiste à vouloir trop amortir. La couleur globale devient alors mate et il est difficile de conserver l’aspect naturel du son !

Une prise de son à niveaux élevé avec de fortes transitoires va obligatoirement solliciter copieusement la sonorité de votre « drums spot »! Il faut donc absolument acquérir quelques bons réflexes du point de vue de l’acoustique et de votre côté si vous le pouvez, optez pour une pièce qui ne soit pas un parallélogramme. Rappelez-vous que les angles droits et les parois parallèles sont vos pires ennemis ! Vous pouvez choisir de « casser les angles » et comme le propriétaire de ce studio, d’alterner les matériaux de revêtement, afin de neutraliser les réflexions principales. Préférez un léger amortissement de votre « zone avant » à l’aide de petits paravents par exemple, et gardez une peu « de vie » à l’aide d’un mur de pierre, de brique ou de parpaing derrière le batteur. Notre cabine du jour illustre bien cet exemple. Un peu à l’image de ce qu’il se passe avec le plafond, cette acoustique va libérer et assouplir le son

Un parallélogramme réfléchissant serait le pire des cas de figure envisageables. Dans cet exemple, les distances minimum entre les murs et l’instrument ont été respectées et les angles droits soigneusement évités. Par ailleurs, les parois latérales, même si elles sont parallèles (ce n’est pas l’idéal!), sont semi absorbantes, les réflexions en direction de la vitre sont atténuées par des demi-paravents et une zone claire à l’arrière du batteur a été préservée. Les conditions pour que le son reste vivant sont donc réunies !