L’instrument dynamique par excellence !
Par définition, la dynamique de la batterie est énorme! (écart entre le son le plus faible et le plus élevé qui sont émis par l’instrument!) La pression acoustique dégagée par une batterie normalement jouée est d’environ 110 dB SPL à 1 mètre ! Vous êtes à 10dB du seuil de la douleur! Personnellement, je pense que les batteurs qui ne se protègent pas sont inconscients! Imaginez un peu: vous êtes situé à côté du batteur, il peut vous assourdir d’un seul coup de cymbale crash ou effleurer la peau d’un tom aux balais et vous tendrez l’oreille pour l’entendre. Pour « rentrer » dans un mix, cette marge doit donc être aménagée. Les éléments demandent des traitements différenciés et l’équilibre doit pourtant être conservé. Une compression importante sur une grosse caisse nécessite une enveloppe qui respecte la richesse du grave (attaque plus ou moins lente pour «laisser passer» l’impact ou le maîtriser et release assez long afin de ne pas relâcher trop vite).
Une caisse claire bien sèche, elle, pourra bénéficier d’un traitement réactif et plus léger pour en contrôler les accents. Un traitement global peut être envisagé: une légère compression de bus ou un auxiliaire de compression parallèle relèveront les niveaux bas et apporterons de la présence. Avantage ? Les transitoires indispensables sont ainsi préservées.
Un Kick un peu mou sera dopé par un réglage d’expansion bien dosé et s’il manque trop de matière, le « retrig » vous sauvera la vie. D’excellents plugs comme « Slate Digital Trigger » remplacent le son défaillant par un sample ou même plusieurs, suivant les vélocités et ce, avec beaucoup d’options disponibles! Les logiciels savent désormais transformer des transitoires audio en événements MDI. Il suffit alors de transposer les notes obtenues pour qu’elles déclenchent correctement votre sampler favori. Si votre « trig » est précis, vous pouvez même le considérer comme un simple complément qui viendra enrichir votre kick original.
Le registre de la batterie. Si les micros ont été bien choisis et bien placés, vous n’aurez pas beaucoup à faire pour que l’ensemble sonne. C’est en fait l’équilibre des éléments qui déterminera le spectre général. Une grosse caisse peut être durcie par un ajout de hauts mediums: cherchez l’attaque en exagérant le boost puis ramenez‐la dans une plage raisonnable. Les toms peuvent nécessiter un petit nettoyage bas‐medium. Guettez les fréquences isolées, un tom basse qui résonne sur une note précise un peu longtemps et un peu fort ! Il arrive qu’un léger « notch » s’impose et éclaircisse comme par miracle, toute la batterie! Tentez des coupures de pistes pour repérer les coupables! Les problèmes disparaissent lorsque vous coupez un tom ? Intéressez-vous d’urgence à son cas !
Espaces et réverbes
Les réverbes de batterie doivent être abordées comme une composante du son à part entière. Les transitoires des percussions l’accrochent facilement et la laissent donc beaucoup apparaître. « Placer» sa batterie dans une room va lui donner un caractère ambiant définitif et appuyé. Une batterie dont la réverbe courte est compressée sonnera vite un peu « garage », une « longue » sur une caisse claire va dater fortement le titre… N’hésitez pas à écouter le retour d’effet en solo, il vous renseignera sur la nature et le dosage de votre traitement. Une fois réglé, repartez au plus bas et recherchez son niveau optimal dans le mix. Vous pouvez égaliser légèrement le retour d’effet afin de «désemcombrer» le bas‐medium, ou de filtrer un grave inutile par exemple.
Attention, avant de vous lancer dans les «recalages» l’arbre cache souvent la forêt. Lorsque vous aurez entamé ce processus fastidieux, vous risquez de découvrir d’au‐ tres décalages plus gênants encore !