La face sombre de nos systèmes « In the Box » d’aujourd’hui est ils induisent de la latence. Même avec une machine de course et des buffers réglés au minimum, un petit décalage dit « d’intégration », est nécessaire pour monitorer à travers un logiciel. Les chanceux qui tout comme moi, travaillent avec une console externe, (c’est encore plus vrai si elle est analogique !), peuvent échapper à cette problématique en gérant leurs circuits monitor avant le soft. Certaines cartes son permettent également ce « zéro latence » grâce à un mixeur virtuel. Il faut savoir que si vous deviez lire et renvoyer votre prise au batteur en temps réel à travers votre logiciel, des buffers ASIO ajustés sur une valeur de 64 samples représentent un grand maximum admissible. Certains batteurs même, ne pourront tout simplement pas jouer avec cette valeur et il vous faudra alors mettre en œuvre un de ces fameux systèmes à latence réduite ou nulle!
Les causes de la latence tiennent essentiellement à l’usage de la RAM tampon que le signal doit traverser en entrée et en sortie du système. La durée de cette double latence est gérée par la taille et le nombre des buffers. Des valeurs élevées réguleront plus efficacement le flux continu de données en entrée et sortie des disques durs. Ces gros buffers amélioreront la fiabilité du système qui fonctionnera de manière plus lisse. De plus faibles valeurs le fragiliseront en sollicitant plus les processeurs et les contrôleurs de disques durs, mais elles le rendront plus réactif. Une trop faible latence se paie souvent par l’apparition de clics et même de « drop out » (ou « trous » dans le signal)
La latence est due à la traversée des deux « RAM » tampons que sont les buffers d’enregistrement et de lecture. Ils servent à réguler le flux de données vers et depuis le disque dur. Plus la machine est musclée, plus les disques durs sont rapides, moins les besoins en buffers sont importants. La norme la plus répandue dans le monde PC en tout cas, est l’ASIO.
Une latence importante n’est pas très contraignante lors de la lecture car une faible réactivité des commandes ou des vu-mètres reste peu perceptible. Durant l’enregistrement en revanche, les besoins de simultanéité du signal sont importants. Un rythmicien peut être assez facilement distrait ou même perdre son groove naturel à cause des quelques millisecondes induites par les zones d’entrée et de sortie des buffers. Le son arrive trop tard dans le casque du musicien qui perd son « horloge interne ».
Il est probable que dans un très proche avenir, nous soyons capables de diminuer très fortement les valeurs de latence de nos machines grâce à l’augmentation exponentielle des performances inforatiques, mais en attendant, aujourd’hui, quelle serait la solution ? Comment pouvons-nous éviter ces problèmes sans compromettre la fiabilité du système d’enregistrement? A priori, nous disposons de trois stratégies de base:
La première consiste à conserver le chemin de signal classique à travers le logiciel mais en l’optimisant. Après avoir abaissé la taille et le nombre de nos buffers ASIO, (Testez les limites en surveillant l’apparition des fameux clics), il faut ensuite minimiser les efforts de lecture de la station en effectuant quelques bounces provisoires des pistes existantes. Vous perdrez un peu en souplesse de balance mais l’ordinateur lira plus facilement 4 stems stéréo qu’un très grand nombre de pistes individuelles garnies de gros plug-in!
2ème solution : modifier légèrement le chemin traversé par le signal en adoptant un système faible latence qui prélèvera le son direct des prises avant de l’enregistrer sur le disque dur.
Presque négligeable, la latence de quelques millisecondes due aux seuls convertisseurs ne constitue pas un obstacle à l’enregistrement direct. De nombreuses « cartes son » proposent aujourd’hui un circuit dit « sans latence » qui prélève le signal entrant et l’achemine dans le circuit d’écoute où l’ensemble est dosé à l’aide d’un mixeur virtuel.
3ème solution, employer une configuration à latence zéro dans laquelle une console analogique répartira les signaux de lecture et d’enregistrement. Par définition la technologie analogique ne demande aucun temps d’intégration)
Voici le seul vrai circuit de signal sans latence. La console analogique qui regroupe les signaux entrants et sortants, les niveaux casques et le retours effets, est véritablement instantanée. La flexibilité et la réactivité du système sont sans équivalent.
Les punch-in / punch-out et la latence
Avec la latence, se pose également le problème des punch in et punch out. Lorsque le musicien entend le support audio dans lequel il va devoir s’insérer, il doit pouvoir se repérer et il est inconcevable que sa perception rythmique varie entre la lecture du son enregistré et le son live de sa perormance à travers les micros. Un système à faible latence est donc indispensable. Même si vous devez employer de nouvelles pistes à latence nulle pour puncher, les fonctions de Play lists, take manager, take arranger ou revolver track, (les appellations varient suivant les logiciels), facilitent grandement la sélection des passages à retenir et, plus généralement, tous les travaux de compilation en pistes multiples.
Nos prochains rendez-vous à propos de la batterie en studio traiteront du mixage de l’instrument. Son équilibre et sa dynamique, bien sûr, mais aussi la manière de l’intégrer harmonieusement à divers styles musicaux.
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Bonjour,
Bonne leçon , merci , c’est très interessant et instructif.