Pour bien comprendre la guitare acoustique, il faut rappeler l’architecture de l’instrument ainsi que ses « points clé » sonores.
L’erreur communément répandue consiste à l’enregistrer en positionnant un micro directement face de la rosace. Euh… comment dire? Iriez-vous écouter une enceinte bass-reflex en face de l’évent? C’est un peu la même chose et il faut se souvenir que l’instrument possède une table d’harmonie qui amplifie la vibration des cordes. Même si cette fois-ci elle est couplée à une une caisse de résonance, son rôle reste le même : sans elle, l’énergie directement transmise à l’air serait négligeable et le rendu dans le grave… quasi inexistant. Avez-vous déjà entendu une guitare électrique « solid body » (sans caisse), débranchée ? Afin de compenser ce phénomène, la caisse de résonance renvoie essentiellement du grave par l’intermédiaire de son ouverture : la rosace. Pas question donc, de se contenter d’un micro positionné face à elle car le résultat serait très “explosif” dans les basses fréquences, particulièrement si cette méthode de prise de son était associée à l’effet de proximité d’un grand diaphragme.
Nous allons préférer des positionnements plus nuancés
Les positions 1 et 3 nous éloignent du centre des cordes (12 ème case) où la fondamentale est la plus présente et l’énergie la plus importante. le son perdra un peu en intensité et se pincera légèrement.
Une bonne solution peut consister à utiliser un couple X/Y placé en face de cette fameuse 12 ème case.
Les traitements
La guitare folk Les cordes métalliques incitent à rechercher la présence de l’instrument. Attention toutefois à l’envie irrésistible de rajouter de la brillance, ce qui s’accompagne inévitablement de bruits parasites, de sons de glissés de bruits de frets réhaussés, etc… Il faut préciser que « l’aigu noble » de la guitare n’est pas agressif, il doit rester doux. Un peu la différence entre une Martin D35 et une entrée de gamme, si vous voyez ce que je veux dire! Le souffle même du guitariste peut également s’avérer gênant ! Il m’arrive parfois de disposer une grille anti-pop au dessus de mes micros de guitare ! Si vous rencontrez le problème, seuls un bon nettoyage et une automation du grave de l’Eq vous tireront d’affaire ! Vous n’y arrivez pas ? Essayez de retrouver une autre prise sur l’instant délicat ou même un passage musical identique dans le titre… il arrive que ce soit la seule planche de salut !
Avec les guitares classiques, à cordes nylon, nous sommes, comme pour un piano, dans l’obligation absolue du respect du timbre. La tradition et la culture l’imposent et l’équilibre tonal est fragile. La frontière est mince entre un grave profond, limité à environ 90/100Hz sur cet instrument et un effet flou de tonneau rendu par un excès de 125/150 Hz ! Un cas spécial mérite notre attention : la guitare flamenca qui est très exigeante sur le spectre comme sur la dynamique du fait des très fortes transitoires générées par ce type de jeu. Si la compression existe elle doit être transparente et très douce et les percussions du jeu très présentes ! Elles sont souvent soulignées par un hall très naturel et chaud de 2,5 ou 3 secondes.