Maîtriser l’égalisation n’est pas chose facile! Après avoir catalogué la panoplie des outils disponibles, abordons méthode et mise en œuvre de l’indispensable préalable à la valorisation de vos pistes, la première des deux phases de correction, le nettoyage.

Quelque soit le soin apporté à la prise de son, les raisons de vouloir nettoyer un son avant de l’utiliser à des fins de mixage sont nombreuses et variées!

Enlevez le bas

Parlons tout d’abord de la plus fréquente de ces indispensables corrections: le coupe-bas. Le diaphragme d’un micro électrostatique de qualité est sensible et… pas uniquement au registre utile, (tessiture), de l’instrument.

Faisons simple: Imaginons la prise de son d’une flûte. La fondamentale de la note la plus grave d’une flûte en Do, (la flute traversière que tout le monde connait), se situera aux environ de 260 Hz. Afin de conserver un peu de marge, il peut être utile de garder les fréquences de l’octave inférieure soit jusqu’à 130Hz. Votre micro lui, si vous ne l’avez pas limité avec un coupe-bas ou passe-haut, (ces deux appellations désignent le même type de filtre), descendra aux limites de ses possibilités. Le registre infra grave sera ainsi encombré d’informations inutiles. Par le jeu des compressions successives d’un produit fini, (piste individuelle, mix, mastering, éventuel traitement d’antenne), cette partie du spectre sera progressivement rehaussée et risquera de parasiter le son de l’instrument. Il est donc utile, voire indispensable de couper ces graves indésirables. En la matière et avec un peu d’habitude, un petit analyseur de spectre Inséré sur votre bus de mix, vous aidera à apprécier l’importance des infra-graves dans une piste en solo 

Attention, pour effectuer cette correction, tous les outils ne se valent pas!

Résonance d’un filtre

Un filtre, quel qu’il soit, génère une résonnance (our réaction) aux environs de sa fréquence d’action. Aujourd’hui les pentes atteintes, (efficacité du filtrage mesurée par octave) sont très importantes. Mais un « Q » ou une pente élevés sont synonymes de ce « boost » inévitable. Dans le premier exemple, la coupure à 48dB/octave et le Q « serré » occasionne une bosse de plus de 6dB à 100Hz ! Dans le deuxième cas de figure, la pente de 24dB/octave et le Q ont été relachés… l’artefact dans le grave, aussi !! Le troisième exemple emploie le réglage qui est souvent considéré comme le le plus musical : 6dB/octave conservent une courbe très naturelle au spectre.

Sur ce premier filtre à pente douce, (l’atténuation ou le gain se mesurent en dB par octave), la correction est modeste (environ 6dB en moins à 50 Hz pour un coupe-bas réglé à 100Hz -> 6dB/Octave) mais elle est très musicale et ne génère pas d’artéfact. Un filtre qui possède une pente de 6dB par octave est également appelé filtre de premier ordre, 12dB de 2ème ordre, etc…

Dans ce deuxième exemple, l’efficacité a été augmentée et on voit une légère bosse apparaitre aux environs du point de coupure

Lorsqu’on arrive enfin à des pentes importantes, 24 dB/ octave, par exemple, la résonance devient très sensible

Attention, comme souvent en audio, un défaut peut vite devenir une qualité! Mon irremplaçable filtre Pultec HLF3 apporte un grave organique unique lorsque je règle ma coupure aux environs de 50Hz!

Nous allons très vite nous retrouver pour continuer à parler de l’Eq de nettoyage!