Edition, finalisation et export des fichiers
Il est maintenant temps de valider l’ordre final de nos morceaux (bien que, pour ma part, j’essaie de toujours le connaître le plus en amont possible – on module souvent le traitement d’un titre en fonction de son contexte !) Nous déterminerons également avec précision les débuts et fins de chaque plage en éliminant les décomptes, respirations indésirables, en réglant fade in et fade out de chaque titre. Nous organiserons les pauses entre les index …
Pauses : le temps théorique de pause entre deux morceaux est de 2 secondes. Bien entendu, cela ne signifie rien d’autre qu’un ordre de grandeur et il est bien préférable de l’adapter au contexte ! Personnellement, je règle presque toujours mes temps de pause par rapport aux tempos des « morceaux sortants ». Attention, ces espaces se règlent à niveau assez élevé (afin de ne pas inclure des niveaux bas comme silences) et enfin… il est utile de noter que si on n’écoute que les spots de pause (très peu de temps avant et après la pause), cela nous incite à accélérer drastiquement les enchaînements… méfiance, donc !
Il est également temps de rentrer les noms définitifs, les ISRC (International Standard Recording Code) qui désignent l’enregistrement de manière unique en douze caractères et, enfin, d’extraire les fichiers vers leurs formats définitifs, 44,1 kHz pour le CD et la musique, et 48 kHz, traditionnellement.
C’est à ce moment-là que le dithering est en fait souhaitable. Vous pourrez ainsi graver votre CD, fabriquer votre fichier DDP si votre logiciel le permet. Cet ensemble de fichiers représente la réplique numérique exacte de votre CD, de l’audio, des index, de ses métadonnées et PQ codes… bref le CD sans le support physique.
Même si ce n’est pas toujours souhaitable, il est impossible de ne pas évoquer le mastering par stems, (par familles de sons) qui sauve beaucoup de situations. C’est vrai, cette méthode ne comporte pas que des avantages et, entre autres, il est facile de dériver et de s’écarter de la proposition de départ. Il arrive souvent qu’il constitue la seule solution viable pour le traitement de mixages perfectibles !
Lors d’un mix « In the box », il permet également d’apporter une meilleure qualité de sommation ! J’adopte souvent un intermédiaire en demandant à mes clients de me fournir les fichiers séparés des solistes ou chanteurs, du reste de l’instrumental et de distinguer par eux-mêmes les éléments qui leur ont posé problème. Une basse peut rentrer en conflit avec le grave d’un synthétiseur ou d’une grosse caisse. Par définition, il est difficile de contrôler ce genre de problème dans un home-studio et surtout… sans une solide expérience. Il peut donc s’avérer utile de disposer des deux sons indépendamment afin de leur appliquer des traitements adéquats. A priori et si cela est possible, je n’irais pas très au-delà de cette demande sauf, bien entendu, si le client souhaite que j’optimise son mixage… mais nous dépassons alors un peu le cadre du pur mastering !!
Nous l’avons bien vu au cours de cette rubrique, plus encore que toute autre, cette passionnante discipline demande de l’expérience et de l’abnégation ! D’ailleurs, elle représente souvent le choix d’une deuxième partie de carrière dans l’audio… Peut-être justement parce qu’elle demande un petit supplément de sagesse et de recul et qu’elle représente une assez belle synthèse des qualités nécessaires à un professionnel du son pour exercer son art !